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Diagnostic :

Le diagnostic est clinique. L'examen retrouve une voussure de l'ombilic, dépressible à la palpation (réductible) et impulsive aux cris de l'enfant.

On ne réalise généralement pas d'examen complémentaire.

Traitement :

Le seul traitement pour une hernie est chirurgical, et est appelé cure de hernie, ou herniorraphie. C'est une chirurgie élective quand on peut la prévoir (sauf dans les cas de strangulation, c'est-à-dire d'étranglement de l'intestin, la chirurgie doit alors se pratiquer d'urgence).

Avant l'âge de 3 ans, une hernie ombilicale peut disparaître spontanément ; seules les hernies compliquées doivent être traitées avant cet âge. Il est important de réparer une hernie, car elle a tendance à augmenter de volume avec le temps et le risque d'un étranglement devient alors plus élevé.

En cas d'étranglement, l'opération est plus complexe en raison des lésions à l'intestin.

Types d'intervention : 

                a- Herniorraphie par laparotomie :

Lors d'une cure par abord direct, le chirurgien fait une incision en regard de l'ombilic. À travers celle-là, il referme l'ouverture dans la paroi des muscles de l'abdomen. Dans le cas d'un petit collet dans une paroi solide, une suture simple (raphie) est généralement suffisante. Mais en cas de faiblesse de la paroi abdominale, celle-ci est renforcée par l'insertion d'un treillis synthétique posé dans l'épaisseur de la paroi musculaire. C'est ce que l'on appelle une hernioplastie.

                b- La cure de hernie par cœlioscopie :

Il s’agit d’une technique nouvelle, avec une expérience encore limitée des différentes équipes.

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale, vessie vide.

Le patient est placé en décubitus dorsal, jambes écartées.

Le chirurgien se place soit sur le côté, soit entre les jambes.

L’intervention est débutée par la création du pneumopéritoine, au mieux par open-laparoscopie.

Le trocart d’optique est inséré à distance de l’ombilic, soit latéralement, sur le côté droit ou gauche, soit pour des raisons esthétiques en sus-pubien, le chirurgien étant entre les jambes.

L’utilisation d’une optique à 30° facilite le geste opératoire. Deux autres trocarts opérateurs de 5 mm sont installés latéralement à distance du trocart d’optique.

Après exploration de la cavité péritonéale, on se porte sur la région ombilicale.

Le contenu du sac est libéré de ses adhérences intrasacculaires et de l’anneau ombilical, le sac péritonéal étant laissé en place.

Ceci se fait comme lors de toute viscérolyse laparoscopique aux ciseaux ou au crochet coagulateur.

Il est souvent utile de réduire manuellement la hernie par pression externe sur l’ombilic pour faciliter ce temps de libération herniaire.

La réparation pariétale nécessite la mise en place d’une grande prothèse intrapéritonéale qui déborde largement les limites du collet herniaire.

Pour ce type de réparation, on doit utiliser une prothèse ne créant pas d’adhérences avec les viscères sous-jacents.

On utilise ainsi soit une prothèse en polytétrafluoroéthylène (PTFE) qui a pour inconvénient de ne jamais s’incorporer à la paroi, soit une prothèse d’un nouveau genre, type composite, qui par sa face profonde ne contacte pas d’adhérences avec les viscères mais dont la face superficielle de type treillis adhère et s’incorpore à la paroi.

Pour dimensionner exactement la prothèse à la taille requise, on peut soit mesurer directement les dimensions de l’anneau herniaire sous laparoscopie, soit plus facilement repérer sur la peau, en s’aidant de la palpation et du contrôle visuel laparoscopique, les limites du defect pariétal.

La prothèse est taillée à la dimension voulue. Elle doit dépasser latéralement dans toutes les dimensions d’au moins 3 à 4 cm les limites du collet herniaire.

Des fils repères, en laissant les deux chefs longs, sont alors mis en place aux quatre coins de la prothèse.

La prothèse est introduite dans la cavité abdominale, soit par le trocart d’optique, soit par l’intermédiaire d’un trocart supplémentaire de 10 mm placé en face du trocart d’optique, puis déployée dans la cavité abdominale.

Quatre minimes incisions sont faites sur la peau, et par l’intermédiaire d’une aiguille de Reverdin ou d’un attrape-fil laparoscopique type Endo-close (USSC, Norwalk, Ct, États-Unis) les quatre fils préalablement installés sur la prothèse sont récupérés en dehors.

Ils sont noués s’appuyant sur l’aponévrose antérieure, permettant ainsi de positionner correctement la prothèse qui s’applique profondément à la paroi abdominale.

On complète la fixation de la prothèse en périphérie par de nombreux points de suture intrapéritonéale ou par des agrafes métalliques (Roticulator Endo-universalis 65°, USSC) ou hélicoïdales (Tacker, Origin).

Certains placent un drainage aspiratif au-dessus de la prothèse pour diminuer le risque de sérome.

L’intervention est terminée après exsufflation complète de la cavité péritonéale et fermeture soigneuse des brèches aponévrotiques en regard des orifices de trocart de 10 mm pour éviter tout risque d’éventration postopératoire.